Comprendre les amortissements
Au fil du temps, les actifs d’une entreprise perdent de la valeur. Cela est notamment dû à :
- l’usure du bien : la perte de la valeur est entraînée par l’utilisation prolongée du bien, ce qui le rend peu à peu moins performant, voire inutilisable. Par exemple, une machine qui tourne 8 heures par jour dans un atelier perdra peu à peu de sa valeur car elle s’usera avec le temps.
- l’obsolescence du bien : les développements technologiques rendent certains biens obsolètes après un certain temps, indépendamment du fait qu’ils aient été utilisés ou non. Par exemple, les appareils d’imageries médicales délivrant des CD-rom seront bientôt obsolètes, étant donné que la plupart des ordinateurs n’ont plus de lecteurs de CD-rom intégrés.
Sur le plan comptable, il est possible d’anticiper l’usure et l’obsolescence des actifs d’une société grâce aux amortissements. C’est même une obligation légale d’indiquer leur perte de valeur afin de rendre compte au bilan de la situation d’une société à un moment donné.
Amortissements directs et indirects
Il existe deux types d’amortissements comptables :
- l’amortissement direct : dans ce cas, la valeur de l’actif immobilisé à amortir sera directement portée au bilan par l’écriture « Amortissements » à « Immobilisations » ou « Véhicules » par exemple.
- l’amortissement indirect : le bien à amortir apparaît toujours au bilan à sa valeur d’achat. La diminution de la valeur est comptabilisée via un autre compte, également présent au bilan de la société. Nous aurons ici l’écriture « Amortissements » à « Fonds d’amortissement ».
Valeur d’amortissements
En règle générale, la valeur d’achat d’un bien à amortir fait office de base de calcul pour déterminer l’amortissement. Néanmoins, si la valeur de remplacement de ce bien (suite à une grande avancée technologique par exemple) est nettement supérieure à celui-ci, il serait prudent de modifier à la hausse la valeur de base du bien pour le calcul de l’amortissement ou de constituer une provision visant le remplacement, à terme, de ce bien.
Amortissements linéaires, dégressifs ou progressifs
Les méthodes de calculs liées à l’amortissement d’un actif varient en fonction du type d’amortissement que l’on choisit, à savoir linéaire, dégressif ou progressif :
- l’amortissement linéaire : la valeur du bien est divisée par son nombre d’années de vie estimé. Chaque année, le même montant est amorti, jusqu’à arriver à une valeur résiduelle nulle.
- l’amortissement dégressif : cette méthode est utilisée pour les biens qui perdent plus de valeur pendant les premières années d’utilisation. Dans la majeure partie des cas, nous allons conserver le même taux d’amortissement chaque année mais il sera calculé sur la valeur résiduelle du bien et non sur sa valeur d’acquisition.
- l’amortissement progressif : à l’inverse de la méthode dégressive, la charge d’amortissement augmente ici d’année en année.
Afin de calculer le montant de l’amortissement lors de l’année d’achat d’un bien, il convient de calculer sa valeur pondérée en fonction du temps qu’on l’a utilisé. Ainsi, un ordinateur acheté le 1er juillet sera amorti uniquement sur six mois la première année. Il existe en Suisse une notice publiée par la Confédération, qui renseigne sur les taux d’amortissements en vigueur sur les valeurs immobilisées des entreprises commerciales. Selon les cantons ou le type d’actifs à amortir, il est possible de recourir à d’autres formes d’amortissements. Dans ce cas, nous vous conseillons de vous renseigner auprès de votre fiduciaire ou de l’autorité compétente afin de prendre connaissance de la législation en vigueur dans votre canton. Sur le plan fédéral, la loi sur l’impôt fédéral direct (LIFD) traite des amortissements aux articles 27 à 30 et 62 à 64.
Comprendre et maîtriser les amortissements est primordial. Nos étudiants de la filière comptabilité acquièrent ces connaissances et réalisent des exercices pratiques afin d’être opérationnels dès leur prise de poste après leur diplôme.